

J'aime les lignes.
Surtout blanches et noires. La forme me plaît plus que la couleur. Il faut que ça s'agite, que ça tourne, que ça se répète. Il ne faut pas que ce soit facile, il faut tracer, accumuler, entasser, ne pas gommer et insister si ça ne va pas. Procéder par petites surfaces avec des oeillères, enchaîner les boucles, les traits, les croisements, ne pas prendre du recul tout de suite. Plus tard, quand la pression retombe, souffler, reposer la main, prendre un peu de hauteur et observer : c'est le moment de relier les territoires et de tenter une unification.

















































Je suis aussi informaticien. Je tente donc de marier programmation et art. Je n'utilise aucun logiciel existant, je pars souvent de zéro, ou je réutilise des parties de mes programmes précédents. Certaines de ces animations ont été écrites successivement en plusieurs langages, selon les plateformes utilisées : C, C++, Lua sur PC et Raspberry-Pi, ou javascript pour être compatible avec les navigateurs internet.
Ces animations ne sont pas des extraits vidéo joués en boucle. Ce sont des programmes qui peuvent fonctionner sans fin, et qui produisent donc des dessins qui changent en permanence.
Les dessins obtenus ne peuvent pas être imprimés en grand format, puisque leur définition est basse. C'est sans importance, puisque l'intérêt de ce travail réside dans le mouvement permanent des tracés, pour le spectateur (que je peux être). Le moi-programmeur, de son côté, plongé en pleine introspection, s'interroge longuement sur les constituants d'une oeuvre d'art, puisqu'il faut arriver à formuler des règles de dessin, même simplistes, que l'ordinateur reproduira. C'est la multiplicité de ces règles qui rend les tracés imprévisibles.
